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La thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) est issue de la troisième vague des thérapies comportementales et cognitives. L’ACT suggère que lutter contre sa propre souffrance a souvent pour effet paradoxal d’en augmenter l’intensité et l’importance. Cette lutte finit par mobiliser de plus en plus de notre énergie, de notre disponibilité d’esprit au détriment de celles qui pourraient alimenter nos actions au service de la vie riche et heureuse à laquelle nous aspirons.


L’acception consiste donc à ne pas travailler contre le contenu de nos pensées ou de nos ressentis car travailler contre une pensée en essayant de la changer peut s’avérer au mieux contre productif. En effet, la nature même du langage rend cela inévitable : pour ne pas y penser je dois penser à ne pas y penser et dès lors j’y pense. Tout au contraire, elle promeut un fonctionnement différent où, acceptant mes pensées et ressentis négatifs, je peux m’arrêter, les observer, opter pour le choix de les laisser filer pour m’offrir, m’ouvrir à cette disponibilité de pensées ou de ressentis positifs qui me mettent en contact avec les valeurs de ma vie et me portent à un engagement pour travailler à leur service.
En apprenant à se libérer de cette lutte qui nous éloigne de nos valeurs de vie et progressivement nous enferme et nous fige, nous pouvons ainsi retrouver de la flexibilité et avancer vers nos objectifs de vie et dédier notre énergie, non à contrer notre souffrance, mais à avancer vers notre bonheur. Cet apprentissage passe par un recentrage sur le moment présent, sur l’expérience sensorielle qui permettent une prise de distance de ce discours mental incessant, de ces «histoires» que nous raconte notre tête. A cet effet, l’ACT va utiliser des méthodes issues des approches de pleine conscience : des exercices méditatifs, ou un entraînement plus direct à observer les différentes facettes de son expérience de l’instant, notamment en développant cette capacité à différencier, à «défusionner» notre expérience sensorielle de notre expérience mentale.


Cette acceptation et cet engagement sont, de façon parallèle, vécus, appris par le thérapeute.
Rejoignant en cela tout à fait l’approche de Carl Rodgers, de l’hypnothérapie, l’ACT se pratique depuis une position de totale égalité avec le client. Dans le respect total de l'»écologie» de ce dernier de son «écologie» propre, il ouvre un espace de liberté dans lequel son client et lui-même peuvent s’entraîner une relation plus flexible avec leur expérience intérieure respective et entre eux : ainsi les interactions dans le cadre de la relation thérapeutique sont analysées et servent d’exemple pour gérer d’autres relations à l’extérieur. Ainsi le thérapeute est invité à partager ses ressentis et pensées, à la fois comme apprentissage par l’exemple pour son client et comme apprentissage pour lui-même pour l’amélioration de sa pratique.


De façon similaire à l’hypnothérapie, le thérapeute est dans l’acceptation totale de son client tel qu’il est. Il ne s’inscrit pas dans cette volonté de le convaincre, de l’amener à un changement qu’il croit bon pour lui. Il ne l’enferme dans des a priori, dans une lecture, forcément réductrice, basée sur tel ou tel modèle ou grille issues de la psychologie, de la psychanalyse, etc. Contrairement à tant de thérapies, il est dans cet acceptation du symptôme comme le messager d’un désir de flexibilité et bien entendu ne rejoint pas son client dans cette lutte, souvent contre-productive, contre le symptôme. Mais l’acceptant, il s’en sert pour le dépasser.
Les bénéfices et l’efficacité de l’ACT, notamment dans la prise en charge du stress, de bon nombre de troubles mentaux, de la performance sportive, sont cliniquement prouvés et étayés par de nombreuses études.